Sophie Kafuti : « …nous avons annoncé notre promesse d’investir 1 milliard de dollars (environ 931 millions d’euros) en Afrique au cours des cinq prochaines années pour y faire progresser les économies résilientes, innovantes et inclusives… »
Alors que se profile la 9ème édition du Forum Makutano les 20 et 21 septembre 2023 à Abidjan, Visa a accepté de répondre aux questions d’Ivoire CEO sur son implication dans cet événement phare et sur sa stratégie pour accélérer l’adoption des paiements digitaux en Afrique de l’Ouest et Centrale. Sponsor officiel du Makutano, Visa entend renforcer à cette occasion ses relations avec les acteurs économiques clés en Côte d’Ivoire et en RDC. Dans cet entretien, Sophie Kafuti, Directeur Général de Visa RDC, revient sur les initiatives mises en place par Visa pour faciliter les transactions transfrontalières dans la région et livre ses recommandations aux autorités publiques ivoiriennes et congolaises pour accélérer la transition vers le numérique.
Mme Kafuti pourquoi Visa a-t-il décidé de s’associer au Makutano Business Forum cette année ?
En tant leader mondial de la technologie des paiements numériques, avec l’ouverture d’un bureau en République Démocratique du Congo depuis 2021 Visa s’est associé au Makutano depuis 2021 afin d’accompagner le Gouvernement ainsi que le secteur privé dans la vision de digitalisation de l’économie congolaise. Visa est donc sponsor officiel du Makutano Business Forum.
En quoi cet évènement peut-il contribuer à la stratégie de Visa pour le marché ivoirien et dans la région ?
La création des synergies et des opportunités commerciales entre la République Démocratique et la Côte d’Ivoire fait partie intégrante de la stratégie de Visa pour stimuler l’innovation inter-régionale en matière de paiement numérique, élargir l’inclusion financière et améliorer l’écosystème du paiement numérique dans la région de l’Afrique de l’Ouest et Centrale en travaillant en étroite collaboration avec les institutions financières, les Fintechs, les opérateurs télécoms, les gouvernements, les institutions régionales, les commerçants et autres parties prenantes clés de l’industrie du paiement.
Comment allez-vous utiliser votre participation au Makutano pour renforcer les relations de Visa avec les acteurs économiques clés en Côte d’Ivoire et en RDC ?
Notre participation au Makutano est une occasion privilégiée pour Visa de renforcer notre engagement envers le développement économique durable en Côte d’Ivoire et en RDC. Nous prévoyons d’utiliser cette plateforme pour engager un dialogue constructif avec les principaux acteurs économiques, comprendre leurs besoins spécifiques et identifier les opportunités de collaboration. De plus, nous souhaitons mettre en avant les innovations technologiques de Visa qui peuvent jouer un rôle transformateur dans le renforcement des systèmes financiers de ces pays. Etant présent en République Démocratique du Congo et avec un bureau régional en Côte d’Ivoire qui couvre l’ensemble des pays francophones de l’Afrique de l’ouest et centrale, notre participation au Makutano nous permet de réaffirmer notre engagement à établir des partenariats stratégiques et travailler en étroite collaboration avec les acteurs locaux afin d’accélérer l’inclusion financière et stimuler la croissance économique dans la région..
Comment le partenariat avec le Makutano s’inscrit-il dans la volonté de Visa d’être un acteur clé de l’inclusion financière et du développement économique en Afrique de l’Ouest et Centrale ?
Notre partenariat avec Makutano s’inscrit dans notre vision visant à maximiser les efforts pour promouvoir l’utilisation des paiements électroniques, afin de soulager les économies du poids financier que représente la gestion de la monnaie fiduciaire. Le forum Makutano nous permet donc d’être partie prenante aux différents échanges avec nos Gouvernements, nos Institutions Financières afin d’accompagner leurs stratégies respectives de digitalisation par la mise à disposition de nos solutions et de notre expertise. Une des réponses que nous leur apportons porte sur la dématérialisation de leurs paiements, ainsi que sur la collecte digitale de la recette fiscale, afin de l’optimiser.
Comment évaluez-vous le potentiel d’accroissement des échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et la RDC grâce au développement du paiement digital ?
Les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire et la République démocratique du Congo se caractérisent par la prépondérance des exportations ivoiriennes. En 2022, les échanges globaux se sont élevés à 7, 2 milliards F CFA contre 6 milliards F CFA en 2021. Le forum Makutano 9e Edition offre une excellente occasion de rapprochement entre la RDC et la Côte d’Ivoire, de faire un tour d’horizon des relations bilatérales entre les secteurs publics et privés, les solutions de paiement de Visa permettront d’accélérer et de renforcer ces relations commerciales.
Les excellents projets de digitalisation que nous exécutons avec le Gouvernement de la Côte d’Ivoire depuis la signature en 2018 d’un protocole d’accord, pourraient être parfaitement répliqués avec le Gouvernement congolais, pour l’introduction du paiement digital dans plusieurs secteurs clés de l’économie : l’agriculture, le transport, les paiements de l’Etat (approvisionnement, frais de mission, bourses, frais de compétition/bonus des athlètes, , la collecte de taxes. Nous nous assurons d’inclure des programmes d’éducation financière et de formation à l’utilisation de ces nouveaux outils pour en assurer la rapide adoption et appropriation.
Quelles sont les initiatives concrètes que Visa met en œuvre pour faciliter les transactions transfrontalières dans la région ?
Visa s’efforce de fournir des solutions de paiement électronique innovantes pour aider à résoudre les défis en matière d’inclusion financière, de sécurité et d’efficacité des paiements. Parmi les initiatives que nous allons continuer de soutenir et développer, on peut citer : l’autonomisation des petites entreprises et entreprises dirigées par des femmes par le biais des opérations et programmes communautaires, l’investissement dans des startups africaines pour stimuler l’innovation en matière de paiements digitaux dans la région ; la collaboration avec des Gouvernements et des entreprises pour encourager l’utilisation de cartes de paiement électronique et de paiement mobile dans les transactions commerciales ; la mise en place de partenariats avec des institutions financières pour fournir des solutions de paiement numériques qui répondent aux besoins des populations non bancarisées ; le développement de solutions de paiement électronique qui répondent aux besoins des PME africaines, en leur permettant d’accepter des paiements électroniques et d’accéder à des financements. In fine, notre objectif est de fournir des solutions de paiement électronique innovantes et sécurisées pour aider les Africains à participer pleinement à l’économie mondiale. Lors du Forum des Affaires États-Unis–Afrique de décembre 2022, nous avons annoncé notre promesse d’investir 1 milliard de dollars (environ 931 millions d’euros) en Afrique au cours des cinq prochaines années pour y faire progresser les économies résilientes, innovantes et inclusives. Ces investissements seront axés sur le renforcement de l’écosystème de paiement grâce à de nouvelles technologies, sur le soutien à la numérisation des économies et sur l’investissement dans l’amélioration des compétences, le développement des talents et le renforcement des capacités.
Quel message adressez-vous aux autorités publiques ivoiriennes et congolaises pour accélérer l’adoption des paiements digitaux dans leurs pays ?
Depuis plus de 60 ans, Visa s’associe aux Gouvernements pour faire progresser les économies en transformant la façon dont les citoyens, les entreprises et les employés du secteur public effectuent des transactions, se déplacent et se développent.
• Nous constatons que les Gouvernements accordent une attention accrue au paysage des paiements, car ils reconnaissent que les paiements sont une infrastructure vitale pour les économies.
Pendant la pandémie, nous avons vu de nombreux Gouvernements prendre des mesures pour accélérer la numérisation des paiements comme base pour construire des économies plus résilientes.
Les actions allaient de l’augmentation des seuils d’utilisation du paiement sans contact en Europe et au Moyen-Orient, à la promotion d’une interopérabilité accrue des paiements d’argent mobile en Afrique.
Aujourd’hui, les Gouvernements continuent de discuter de la manière d’accélérer cette numérisation.
• Une stratégie numérique nationale incluant les paiements est importante pour jeter les bases et démontrer l’ambition du Gouvernement d’accélérer le développement de l’économie numérique et de favoriser l’inclusion numérique. L’Arabie saoudite en est un bon exemple, car elle a intégré un mandat de transformation numérique très clair dans le cadre de la Vision 2030.
Dans plusieurs pays africains, l’inclusion financière et l’accès numérique sont compromis en raison de l’absence d’une carte d’identité nationale très élémentaire. Ces pays peuvent faire un bond en avant s’ils parviennent à concevoir et à mettre en œuvre de nouvelles politiques d’identification numérique.
• La numérisation rapide offre des opportunités, mais elle entraîne également des menaces qui font dérailler les grands progrès réalisés.
• La cybercriminalité coûte à l’Afrique environ 4 milliards de dollars chaque année et ce chiffre continuera d’augmenter sans les efforts et les investissements nécessaires de la part des institutions publiques et privées.
• Au cours des cinq dernières années, Visa a investi 9 milliards de dollars dans la cybersécurité, dont un demi-milliard consacré à l’Intelligence Artificielle et à l’infrastructure de données afin de sécuriser les mouvements d’argent, conformément à l’évolution croissante des consommateurs et des entreprises vers les transactions numériques.
Le partenariat et la collaboration resteront donc essentiels pour libérer les opportunités significatives de l’économie numérique de l’Afrique et nous continuerons à collaborer avec les institutions publiques et privées pour accélérer la dynamique actuelle.
