Parce que la nouvelle réforme des impôts sur les traitements de salaire, ou ITS, est un sujet important et crucial, Deloitte Côte d’Ivoire et son partenaire Julaya, société spécialisée dans l’accompagnement des entreprises dans les transactions financières, ont récemment organisé une conférence de presse à ce sujet.
« On est tous concernés ! », disent presque simultanément et en cœur ces salariés de ce célèbre cabinet d’audit : Deloitte Côte d’Ivoire.
La satisfaction du devoir accompli sur leur visage, ces jeunes cadres dynamiques, sapés dans leur costume sombre pour la plupart, viennent d’expliquer il y a quelques instants seulement, mélangeant naturellement termes techniques et vulgarisation, une réforme qui va chambouler un peu/beaucoup/assurément la vie de nombreux salariés en Côte d’Ivoire : celle sur les traitements de salaire. Plus de détails, par ici.
AU COMMENCEMENT ÉTAIENT PLUSIEURS IMPÔTS
Ce mardi 7 novembre 2023, la route menant à Cocody et Ivoire Trade Center, ou ITC pour les initiés, cette nouvelle galerie commerciale inaugurée en octobre 2021, avec sa farandole de restaurants afro modernes et/ou à la cuisine contemporaine cœur ouvert sur le hall, est fluide.
Les habituels embouteillages abidjanais monstres, et ces 3 heures en moyenne que les Ivoiriens passent dans les transports selon Brut Afrique, semblent être un loin souvenir.
Une bonne, très bonne nouvelle même dans ce pays qui accueille bientôt, dans un peu plus de 2 mois maintenant, la « CAN de l’hospitalité » ! Ouf !
De l’histoire ancienne, c’est le cas pour la situation qui prévalait avant la réforme des impôts sur les traitements et salaires.
Et c’est chez Deloitte Côte d’Ivoire, située dans les étages de ce bâtiment de plusieurs étages, que des spécialistes en la matière l’expliquent, soufflant ainsi un vent nouveau sur la question parfois épineuse des émoluments et ces salaires mentionnés en nets à la fin d’entretiens d’embauche.
La première innovation provient notamment du fait qu’il y aura désormais un impôt unique en remplacement de l’impôt cédulaire sur le revenu, c’est-à-dire celui offrait la possibilité de taxer différemment chaque catégorie de revenu conformément à son origine.
Et pendant ce temps-là, dans l’une des salles de réunions de l’entreprise, la climatisation, elle aussi, jette un vent frais sur ces journalistes qui ont été mis ici faute de place. La salle, où a lieu l’événement, est bondée.
Au pays du détournement de situation par le rire, le sujet est pris au sérieux semble-t-il. D’autres, encore, suivent en live les explications.
MAIS QU’EST-CE QUE C’EST QUE CETTE NOUVELLE RÉFORME DES IMPÔTS SUR LES TRAITEMENTS DE SALAIRE ?
Avant qu’elle soit appliquée, il y a eu plusieurs étapes clés notamment celle de la vulgarisation des travaux et phase test, en novembre 2022, mais aussi la présentation en Conseil des Ministres et adoption par ordonnance avant l’entrée en vigueur en janvier 2024. Des travaux herculéens qui une fois terminés feraient que 99% des salariés du service public sortiraient gagnants, selon Deloitte.
Interrogée sur le sujet, Ursula Dutauziet explique particulièrement que : « La réforme des impôts sur le traitement va répartir les impositions en faisant une part belle aux revenus faibles et taxant les revenus les plus élevés. À ce titre, elle suscite un besoin immédiat pour les entreprises, de prendre connaissance, des implications économiques directes afin de recalibrer leurs stratégies financières et réduire les risques structurels. »
Ainsi parla cette associée Tax & Legal chez Deloitte Côte d’Ivoire.
Parce que le sujet est vaste, et qu’il vaut mieux disposer d’un outil pratique pour faire le calcul, Julaya y a pensé.
AVEC CETTE NOUVELLE RÉFORME, COMMENT CALCULE-T-ON SON SALAIRE ?
Co-fondateur de Julaya, Mathias Léopoldie prend la parole à son tour :
« Julaya, étant une plateforme permettant aux entreprises ivoiriennes d’effectuer le paiement des salaires via mobile money et virements bancaires, il nous a paru essentiel de mettre à leur disposition ce simulateur comme un outil indispensable aux efforts d’ajustement que ces entreprises doivent déployer suite à la réforme des ITS. »
Avant d’ajouter : « L’exactitude des calculs et la capacité à quantifier minutieusement les montants des salaires effectués par les modifications des règles fiscales, en fait un instrument redoutable pour planifier les stratégies d’embauche et anticiper les risques que ses entreprises encourent. »
Pour calculer la nouvelle rémunération après l’entrée en vigueur de cette nouvelle réforme, en janvier 2024, plusieurs exemples piochés dans la pop culture ivoirienne, et ces personnages du journal satirique Gbich, ont ainsi été mentionnés.
Soit le cas de M. Cauphy Gombo, célibataire mais en couple avec celle qui double, laisse en plan tout le monde ou presque : Mademoiselle Gazou la Doubleuse. Le sieur en question aurait une rémunération mensuelle de 500 000 francs CFA.
Avant la réforme, son salaire après impôt était de 412 223 francs CFA.
Après la réforme, son salaire après impôt serait de 419 012 francs CFA ; soit un gain de 6 789 francs CFA qui correspond à un gain de 1,6%.
Par ces temps de cherté de la vie qui courent, éloignant de nombreux ivoiriens des étals du marché, où les prix ne respectent plus aucune règle du marché, toute hausse est bonne à prendre.
Mais ce calcul est à la portée de n’importe qui.
Pour se faire, il suffit d’utiliser le simulateur de salaires disponible ici. Les calculs sont donc littéralement à la portée de tous.
Une preuve s’il en fallait une que : « On est tous concernés ! »
Dans l’argot ivoirien, le gombo renvoie à un bon plan, une inattendue source de revenu complémentaire, un moyen de mettre du beurre dans les épinards.
