Portrait de Patrice Tano — L’architecte discret du numérique ivoirien

Dans le silence discipliné des salles climatisées des data centers, là où les pulsations de l’économie numérique prennent forme, s’élève la figure de Patrice Tano. Peu médiatisé mais immensément respecté dans les cercles technologiques africains, ce stratège rigoureux et visionnaire incarne l’essor de l’infrastructure numérique en Côte d’Ivoire et, plus largement, sur le continent.

Aujourd’hui Vice-Président en charge de la Technologie et des Opérations chez Raxio Data Centres en Côte d’Ivoire, Patrice Tano est à la tête d’un projet d’envergure stratégique : la construction et l’exploitation d’un centre de données aux standards internationaux (Tier III), symbole d’une Afrique qui se digitalise à grande vitesse. Depuis Abidjan, il pilote avec précision l’ensemble des opérations, assurant non seulement une disponibilité de 99.999 % – une exigence dans ce secteur ultra-sensible – mais aussi l’adoption des meilleures pratiques en matière de durabilité énergétique et de conformité ESG.

Mais ce parcours d’excellence, Patrice Tano l’a bâti pas à pas, depuis les premières lignes de code aux câbles réseaux manœuvrés de ses mains. Formé entre l’EDHEC Business School, l’IFG Executive Education et le NIIT au Ghana, son profil conjugue avec justesse expertise technique et vision managériale. Il débute sa carrière comme technicien et formateur, avant de franchir toutes les étapes jusqu’aux plus hautes fonctions de direction opérationnelle. Ce chemin ascensionnel, rare par sa constance et sa profondeur, l’a conduit au cœur de toutes les grandes transformations du secteur datacenter en Afrique francophone.

Son expérience chez NSIA Technologies, DATABRIDGE, puis PAIX Data Centres, lui a permis d’acquérir une maîtrise fine de la chaîne de valeur, de l’architecture IT à la cybersécurité, en passant par le cloud, la continuité d’activité ou encore la virtualisation. Ces années passées à optimiser, sécuriser, moderniser les infrastructures critiques font de lui une figure tutélaire du secteur. Avec un leadership fondé sur la rigueur opérationnelle et une agilité stratégique permanente, il a su évoluer au rythme effréné des innovations, tout en consolidant la résilience des systèmes sous sa responsabilité.

En parallèle, Patrice Tano siège depuis plus de quatre ans au conseil d’administration de l’Africa Data Centres Association. Il y contribue activement à la structuration du secteur à l’échelle continentale, défendant une vision panafricaine de la souveraineté numérique fondée sur la montée en puissance des acteurs locaux et l’interopérabilité des infrastructures.

Son parcours illustre une conviction forte : la compétitivité numérique de l’Afrique ne peut reposer que sur des fondations techniques robustes, conçues par des experts du continent, pour répondre aux besoins spécifiques de ses économies. Dans une ère marquée par la montée de l’intelligence artificielle, la cybersécurité, et la décentralisation des services numériques, le rôle de figures comme Patrice Tano est plus que jamais crucial.

À l’heure où les géants mondiaux du cloud scrutent l’Afrique pour y déployer leurs infrastructures, la présence de leaders comme lui dans des projets stratégiques assure une double garantie : celle de la compétence et celle de la souveraineté. Son œuvre, en grande partie souterraine et technique, est pourtant fondatrice. Elle prépare l’Afrique à entrer pleinement dans l’ère des données, avec ses propres clés.

En Côte d’Ivoire comme sur le continent, Patrice Tano est la preuve qu’un leadership technique, éthique et visionnaire peut transformer durablement les fondations de l’économie numérique africaine.

Mérimé Wilson