Ce 3 avril 2025, la fintech ivoirienne Djamo a une fois de plus fait parler d’elle en annonçant une levée de fonds impressionnante de 17 millions de dollars, marquant une étape décisive dans son ambition de transformer l’accès aux services financiers en Afrique francophone. Cette opération, soutenue par des investisseurs de renom tels que Partech Africa et Y Combinator, illustre la confiance placée dans cette jeune pousse qui, depuis sa création en 2020, ne cesse de redéfinir les contours de la banque numérique dans la région.
Une réponse aux besoins d’un marché en mutation
Fondée par Régis Bamba et Hassan Bourgi, Djamo s’est imposée comme une alternative séduisante aux banques traditionnelles et aux services d’argent mobile, en ciblant particulièrement les populations sous-bancarisées des pays francophones d’Afrique de l’Ouest, comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Avec un taux de bancarisation encore faible dans l’espace UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine), l’entreprise a su capter l’attention grâce à une application intuitive couplée à une carte Visa, permettant des paiements en ligne, des transferts d’argent et des solutions d’épargne accessibles depuis un smartphone.
Cette récente levée de fonds, relayée avec enthousiasme sur les réseaux sociaux (notamment par des posts sur X), vise à accélérer l’expansion de Djamo au Sénégal, où la société est déjà implantée, et à renforcer son offre de produits financiers. Parmi les nouveautés, l’introduction d’un numéro de compte international (IBAN) pour des virements directs, une fonctionnalité qualifiée de « gamechanger » par certains observateurs, promet de simplifier encore davantage les transactions pour les utilisateurs.
Une stratégie axée sur l’innovation et l’inclusion
Djamo ne se contente pas de proposer une alternative aux services existants ; elle cherche à combler les lacunes laissées par les acteurs traditionnels et les géants du mobile money comme Wave. En évitant une concurrence frontale, l’entreprise privilégie des partenariats stratégiques avec les opérateurs d’argent mobile, s’intégrant ainsi dans un écosystème financier en pleine expansion. Cette approche collaborative, combinée à une diversification de ses services (épargne, investissement, éducation financière), a permis à Djamo de doubler sa valorisation depuis ses débuts et de séduire un public jeune, avide de solutions simples et abordables.
Un exemple concret de cette volonté d’inclusion est la suppression récente des frais de rejet, annoncée en septembre 2024, ainsi que la réduction du prix de la carte Djamo à 2 000 FCFA en Côte d’Ivoire, rendant l’accès à ses services encore plus abordable. Ces initiatives, saluées par les utilisateurs, témoignent de l’engagement de Djamo à placer le client au cœur de sa stratégie.
Un avenir prometteur
Avec plus d’un million d’utilisateurs et une croissance mensuelle de ses revenus estimée entre 20 et 25 %, Djamo s’affirme comme un acteur incontournable de la fintech africaine. Cette levée de fonds de 17 millions de dollars, l’une des plus importantes enregistrées par une startup ivoirienne, lui offre les moyens d’investir dans la recherche et le développement, d’améliorer l’expérience utilisateur et d’explorer de nouveaux marchés francophones.
Alors que l’Afrique de l’Ouest continue de s’ouvrir à la révolution numérique, Djamo se positionne comme un pionnier, prêt à faire danser les chiffres et à redéfinir la manière dont les populations gèrent leur argent. Comme le souligne un récent article de Tech Generation, « Djamo pourrait bien être le capitaine de cette caravelle fintech », un vaisseau qui, à n’en pas douter, n’a pas fini de naviguer vers de nouveaux horizons.